Grand Paris Express: l'histoire vraie du milliard

Publié le par Observatoire Rémois du Bassin Parisien

 

Trois jours après la découverte de l'absence du milliard de dotation en capital espéré pour la Société du Grand Paris dans les textes budgétaires, l'inquiétude des élus ne diminue pas malgré les déclarations de Cécile Duflot assurant que le Grand Paris Express se ferait "dans les temps". Et un communiqué de son ministère intitulé: "Les engagements de l'Etat seront tenus, précisés et financés". Dans les territoires concernés, beaucoup pensent que c'est cuit.

 

Le paradoxe, c'est que cette somme n'était pas du tout dans les plans de financement initiaux. L'ancien secrétaire d'Etat au Développement de la région capitale Christian Blanc avait imaginé un système de financement assez original consistant à "syndiquer la dette", copmme l'explique un proche du dossier. En résumé, dans cette formule, on fait appel à un pool d'investisseurs qui mutualisent le risque et surtout, "cherchent à investir massivement sur des investissement pépères qui ne rapportent pas grand chose mais qui sont sûrs". La conjoncture fait qu'il y a beaucoup de fonds dans le monde qui cherchent ce genre de piste d'atterrissage. 

 

Mais il n'était du tout question d'une dotation en capital de la SGP. Les équipes de Blanc pensaient qu'une telle idée ne passerait jamais à Bercy.  Celle-ci ne figurait d'ailleurs pas dans le rapport de Gilles Carrez sur le Grand Paris, texte qui a précédé le projet de loi Grand Paris. Et dans le projet, pas de dotation non plus. C'est Jean-Pierre Fourcade, rapporteur (UMP) du projet au Sénat, qui va exiger du gouvernement une dotation en capital de 4 milliards d'euros. Sur le mode: sans ça, votre projet n'est pas crédible. On remarquera que par la suite, les 4 milliards sont logiquement devenus l'Arlésienne, toujours annoncés, jamais débloqués.

 

Les mois passent, la SGP avance son projet, monte ses équipes, précise tracés et gares et arrive un moment où l'idée qu'il faudrait au moins un milliard sur cette somme, se fait jour. En théorie, avec les ressources propres qui lui sont affectées, la SGP peut démarrer avec de l'emprunt. Mais les acquisitions foncières rendent la prévision des besoins financiers difficile: on sait en effet combien on va dépenser pour acquérir des milliers de parcelles en sous-sol, mais on a beaucoup plus de mal à déterminer quand les achats auront effectivement lieu. Sur les délais de négociation avec les propriétaires, voire d'expropriation, l'incertitude est grande. Mais au ministère de Cécile Duflot, on pense que là n'est pas la seule incertitudc sur les sommes qu'il faudra effectiv ement débourser. 

 

http://grandparis.blogs.liberation.fr/vincendon/2012/10/grand-paris-express-lhistoire-vraie-du-milliard.html

Publié dans Grand Paris

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