Paris Métropole : Sans gouvernance, le Grand Paris n’existe pas !
Réaction a la publication par le Syndicat Mixte de Paris Métropole du « Livre vert sur la gouvernance » par les élus du Grand Paris.
L’Association Grand Paris salue le net consensus des grands élus franciliens sur la nécessité de structurer la gouvernance de la métropole parisienne pour accroître la compétitivité du Grand Paris et améliorer durablement sa qualité de vie en matière de logement, de transport ou d’emploi. Cependant, Paris Métropole n’a toujours pas adopté une position commune sur la gouvernance pour faire des propositions au gouvernement Ayrault et fonder l’Acte II du Grand Paris. Sans gouvernance commune, le Grand Paris n’existe pas et resterait un Club de fumeurs de havanne ! La réforme de la décentralisation que le gouvernement veut mettre en place doit permettre de décentraliser enfin la gouvernance de la métropole parisienne pour accroître la démocratie locale et péréniser le projet du Grand Paris.
Il est aujourd’hui urgent de doter la métropole d’une véritable gouvernance de son cœur d’agglomération afin de piloter un projet cohérent et ambitieux a l’échelle européenne. Alors que le Grand Londres, le Grand Berlin ou le Grand Rome existent déjà et concurrencent chaque jour davantage Lutèce, Paris demeure la plus petite capitale d’Europe avec 105 km2 et aucune gouvernance avec sa banlieue !… L’Association Grand Paris propose de transformer le périmètre du Syndicat Mixte Paris Métropole en Communauté d’agglomération, a minima comme a Toulouse, ou en Communauté Urbaine comme a Lyon, dans le cadre des lois existante et sans grande réforme !... Cela est possible rapidement, sans engager une réforme structurelle du découpage départemental ou régional qui serait inévitablement plus lourde et plus complexe sur le plan institutionnel et politique. De même, si l’on voulait être plus volontariste le statut de « Métropole » crée par la réforme territoriale qui devrait s’appliquer pour les métropoles de province – comme Lyon avec une fusion avec le département du Rhône – pourrait également être étendu a Paris et sa première couronne si l’on voulait harmoniser davantage les échelons territoriaux. La création d’une structure métropolitaine permettrait enfin de se doter d’un projet urbain et d’un budget commun pour mener a bien des projets à l’échelle de la métropole parisienne… Enfin, cela rendrait le Grand Paris plus démocratique pour les franciliens qui pourrait ainsi élire le « Maire du Grand Paris » qui défendra un projet politique pour la première ville de France, avec une plus grande solidarité et péréquation territoriale pour mettre fin aux inégalités criantes qui pèsent sur la qualité de vie.
La création d’une structure institutionnelle permettrait aussi de se doter d’outils de planification urbaine en matière de logement ou de transports comme un Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) fixant les zones d’urbanisation prioritaire ainsi que d’un Plan Local d’Habitat (PLH) avec la délivrance des permis de construire par cette autorité métropolitaine. Sans cette réforme structurelle, on ne parviendra pas a inverser les courbes de construction en Ile de France. La proposition de créer une seule « Autorité du logement du Grand Paris » isolée ne permettrait pas d’agir sur l’urbanisme, la densité et le foncier. Il est nécessaire de passer a la vitesse supérieure pour combler la pénurie structurelle de logement en Ile de France et diffuser la mixité sociale et urbaine qui est devenue nécessaire. Ce serait ainsi le plus sûr moyen de mettre en œuvre la volonté de créer 25% de logement sociaux pour la métropole comme le souhaite François Hollande et Cécile Duflot et d’éviter que cela reste un vœux pieux enterré par des égoïsmes territoriaux ou des arrières pensées électoralistes… Enfin, une gouvernance commune permettra d’harmoniser les taux des taxes locales qui favorisent actuellement les banlieues bourgeoises au détriment des territoires populaires délaissés et d’améliorer la péréquation fiscale métropolitaine.
Pour Antonio Duarte , architecte-urbaniste et président de l’Association : « L’heure est venue de créer une vraie gouvernance du Grand Paris car aujourd’hui on n’a ni pilote ni avion pour faire décoller la croissance francilienne, moteur de la compétitivité nationale avec 1/3 du PIB en tant que première métropole d’Europe. Il est temps de sortir de l’impuissance des pouvoirs publics a réformer le mille feuille territorial qui est devenu un pudding indigeste pour les habitants qui en payent le lourd tribut chaque jour dans leur trajet, leurs conditions de logement, de travail et de santé devenues insupportables !… Un début de consensus existe entre élus de tous bords pour mettre en place les conditions d’un pilotage progressif de la métropole. S’il nécessite un dialogue approfondit, nous espérons que ce sera le chantier prioritaire de la Ministre de l’égalité des territoires Cécile Duflot ainsi que de la Ministre de la Décentralisation Marylise Lebranchu sous l’impulsion du Premier Ministre. Jean Marc Ayrault, qui a profondément transformé la ville de Nantes grâce a la dynamique métropolitaine, sait qu’aujourd’hui une ville centre coupée de son territoire ne pèse plus rien a l’échelle européenne. Le gouvernement dispose des conditions idoines pour relever ce défi majeur pour les franciliens et faire confiance aux élus locaux pour les associer pleinement a leur destin commun. La capitale doit devenir girondine et s’émanciper du joug de l’appareil d’Etat qui freine son développement.
Nous serons aussi attentifs a l’objectif de 500 000 logements par an fixé par François Hollande ! Alors que l’on construit moins dans le Grand Paris que dans les métropoles régionales, il est nécessaire d’impulser une politique volontariste pour inverser les courbes de construction qui chutent vertigineusement et diminuer durablement la pression foncière qui se traduit par des prix immobiliers devenus inaccessibles.
Le Grand Paris constitue le moteur du retour de la croissance française, avec son rayonnement international en matière de création d’emplois qualifiés avec l’implantation de sièges sociaux, de laboratoires de recherches et de start-up internet qui irrigent tout le territoire national. Nous espérons que la priorité du Président de la République en deviendra une localement pour libérer la croissance et améliorer les conditions de vie des franciliens !… Les franciliens sont impatients de pouvoir être associés a l’amélioration de leur cadre de vie quotidien qui souffre de décénnies de conservatismes et d’indécision.»