Selon le Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien, la flore s'appauvrit

Publié le par Observatoire Rémois du Bassin Parisien

Appauvrissement et banalisation de la flore en Ile-de-France
En 300 ans, 6 % des espèces, soit 85 au total, semblent avoir disparu de la région Ile-de-France. Ici, l'Inule (Inula hirta).
En 300 ans, 6 % des espèces, soit 85 au total, semblent avoir disparu de la région Ile-de-France. Ici, l'Inule (Inula hirta).
F.Perriat/Cbnbp

Par Dominique Raizon

Pour la première fois, le Conservatoire botanique national du bassin parisien (Cbnbp), en collaboration avec des botanistes bénévoles, a élaboré une Liste rouge régionale des espèces menacées de disparition selon les critères définis par le standard international de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Cet état des lieux met en évidence une menace qui pèse dangereusement dans les dix années à venir sur  8% d'espèces de la flore francilienne.

Les botanistes ont procédé par comparaison en s'appuyant sur des études effectuées par des naturalistes entre le XVIII ème et le XX ème siècles. Les alentours de Fontainebleau et les tourbières acides des massifs de Rambouillet, riches en forêts et en sous-bois, seraient privilégiées abritant un patrimoine végétal plus riche que celui du Danemark, avec quelque 1537 espèces indigènes quand ce pays nordique n'en compterait que 1200 !

Les espèces sauvages poussant dans les prairies et les sous-bois en Ile-de-France ont fait l'objet d'un inventaire pendant deux ans dans l'objectif de hiérarchiser leur fragilité. « Nous nous sommes concentrés sur les zones où les plantes avaient été repérées pour la dernière fois », explique Sébastien Filoche coordinateur du programme de recherche au Cbnbp.

 

Une situation qui n'est pas irréversible!

 

Près d'une plante sauvage sur trois, soit 26% précisément- sont en détresse, comme par exemple la nielle des blés ou le pavot hybride. D'autres plantes auraient disparu comme l'adonis couleur de feu, quand d'autres encore auraient tout simplement migré à l'instar de la sabline sétacée. Et puis, une dizaine d'espèces portées disparues comme par exemple la sésélie des steppes dont les fleurs sont en ombelles auraient réjoui les botanistes en repointant boutons et pétales ...

Sébastien Filoche souligne qu'il s'agit là d'un « indicateur de la dégradation des milieux et des habitats [permettant] d'extrapoler sur tout ce qui menace la biodiversité », les premiers facteurs responsables de cette situation étant l'urbanisation galopante et l'agriculture intensive avec utilisation d'herbicides, pesticides et autres engrais chimiques.

En résumé donc du consistant rapport qui compte quelque 90 pages, 8100 données ont été réactualisées, permettant de dresser un état des lieux de la faune et des espèces florales endémiques en Ile-de-France. Ce travail d'inventaire devrait servir de référence pour orienter les futures décisions publiques en matière de conservation et inciter tous les acteurs à agir en vue de limiter le taux d'extinction des espèces.

 

 

Diaporama des espèces menacées en Ile-de-France

Par ailleurs, pour préserver ce patrimoine, le Cbnbp prévoit la création d'une banque de graines et de semences afin de multiplier les plants dans ses propres jardins. Enfin, souligne Sébastien Filoche les efforts peuvent et doivent être conjugués car chacun peut apporter une fleur au jardin en « réduisant l'usage des pesticides ou en veillant à ne pas écraser les fleurs sauvages »... Bonne nouvelle, la situation n'est pas irréversible!...

 

http://www.rfi.fr/science/20120113-appauvrissement-banalisation-flore-ile-france

Publié dans Bassin Parisien

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